CONVOI EXCEPTIONNEL
Avec pour point de départ, la bande dessinée du Transperceneige dans laquelle les derniers survivants ont pris place à bord d'un gigantesque train, condamné à tourner autour de la terre sans jamais s'arrêter, le présent scénario propose l'aménagement d'un wagon de survie pour une famille et d'un second d'utilité publique : un cinéma/bar.
Le monde d'après, c'est le monde d'avant qui continue à faire la fête. En effet, que ce soit après les attentats, à la veille du confinement, en apéro pendant le confinement ou en déconfinement, le Belge, festif, aime à entretenir la convivialité et la qualité relationnelle. Celles-ci permettent, en outre, d'améliorer la résilience face aux traumas.
Dans ce contexte particulier d'une société en plein chaos, introduire des éléments du surréalisme né au lendemain de la Grande Guerre, semble être de circonstance et, surtout, un fil conducteur opportun.
L'effondrement d'une société cause un profond ébranlement moral, un grand désarroi. La guerre de 14-18 qui apparaît comme le summum de l’absurdité et de la boucherie, confronte à une perte totale de sens. Au même titre, la crise Covid-19 menace la vie de millions de personnes, et allume la flamme des bouleversements sociaux.
Le mouvement surréaliste mis à l'honneur dans ces affiches, au travers du travail de Paul Delvaux et de sa relation extraordinaire au monde ferroviaire, s'amuse à souligner l’irrationalité des êtres humains et la nécessité d’un esprit de révolte. Il s'inscrit dans la volonté de représenter un monde onirique et d'abolir les frontières de la réalité.
«Révolte absolue, insoumission totale, sabotage en règle, humour et culte de l'absurde, le surréalisme, dans son intention première, se définit comme le procès de tout». (Albert Camus, L'homme révolté, 1951, p. 118.)
Sophie-Marie Mommens / Étudiante en création d'intérieurs