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(FR)

Scénarios futurs pour mieux préparer un deuxième confinement

02/07/2020Ophélie Dozat / Lucien Dumas / Cyrus Marion-Ardalan
DESIRED SPACE SCENARIOS FUTURS WEB TEST
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Ténor qui chante de l’opéra à sa fenêtre, applaudissements à 20 heures, DJ pour un balcon-concert, cours de gymnastique entre voisins, ou encore une simple sieste au soleil, la fenêtre a progressivement incarné une figure d’évasion individuelle et une appartenance collective pendant le confinement. Devenue l’objet de détournement fonctionnel toujours plus ludique, la fenêtre est le signe visible d’une interaction avec l’environnement et dépasse sa fonction initiale de n’être qu’une source de lumière et d’aération au sein de l’appartement. En effet, la fenêtre, comme le cadre, devient l’espace d’une narration « par là où l’histoire puisse être perçue dans son ensemble. » (Daniel Arasse, 2004). L’individu en tant que narrateur de cette nouvelle historia du XXIème dont il est lui-même un badaud immobile, dresse alors les conditions de cette transformation spatiale entre l’espace intérieur de l’habitation et l’espace extérieur de la rue. Comment s’approprier un cadre déjà tracé? De quelles manières investir un mètre carré supplémentaire? Ou encore, comment s’occuper autrement lorsque l’on est voué à être confiné chez soi? Lq fenêtre en tant que dispositif de projet, permet alors d’inventer de nouveaux modes de vie et devient l’outil constructif pour habiter la ville autrement.

Revendiquer l’habitation privée et le vivre ensemble, investir un mètre carré supplémentaire, construire/déconstruire notre façon de penser l’espace, transformer l’expérience du confinement en dérive ludique, sont autant de prérogatives architecturales que ce projet soulève. Déclinées en six catégories d’usages primaires, telles que - se reposer, se nourrir, communiquer, se reproduire, travailler, se défouler - les interventions cherchent à explorer une diversité d’environnements possibles selon trois degrés de faisabilité. De l’accessoire (degré 1), à l’espace clos-couvert (degré 3), en jouant avec la limite intérieur/extérieur (degré 2), l’expression créative devient ici instinctive et automatique. À travers l’élaboration de 18 scénarios futurs, non exhaustifs, le projet suit les règles d’un algorithme qui s’inspire de l’imaginaire, des rêveries et des obsessions de certaines personnes confinées.

Ophélie Dozat / Lucien Dumas / Cyrus Marion-Ardalan