Une ville mangeable
28/05/2020Gwenaëlle Di Piazza / Kamila Drsata / Ulises Castro Espinosa / Gergana Georgieva/ Annika Schuster / Vassil VandovEn 2015, six étudiants de nationalités différentes se sont regroupés pour créer un projet urbanistique d’une ville du Sud-Ouest de la France appelée Biganos. Située en lisière des forêts de pins et du bassin d’Arcachon, Biganos est riche de sa position et de sa biodiversité. La ville, principalement développée autour de l’accès à l’autoroute reliant Bordeaux à Arcachon, possède outre un port, plusieurs hectares de forêt et une industrie papetière, un réseau important de voiries centré sur l’utilisation de la voiture. En plus de la forte concentration en gaz d’échappement, l’odeur dégagée par l’usine de fabrication de papier kraft « Smurfit Kappa » est omniprésente dans toute la ville.
Avec ces différents constats, une utopie échelonnée sur 60 ans a été réalisée pour permettre aux Boïens de se réapproprier leur territoire.
Pour répondre aux différents besoins identifiés, le projet devait prendre en compte les facteurs environnementaux, sociaux, esthétiques et le bien-être des habitants.
Le parti pris du projet était d’aller à l’extrême opposé de la situation actuelle de la ville pour illustrer l’influence d’un changement majeur sur les différents composants d’un projet : le « comment », le « pourquoi », le « « qui » et le « où ». Ainsi, la théorie d’une ville « mangeable » est arrivée. Entendez par là une ville maximisant sa capacité à produire de la nourriture, tous les composants devant être pris en compte pour permettre l’autonomie financière, sociale et professionnelle de la ville.
Comment faire évoluer une ville pour amener un mode de vie plus en accord avec la nature était le point de départ de cette théorie. Comment pourrait-on travailler, apprendre, se mouvoir, se nourrir, se divertir, produire de l’énergie, gérer les déchets et l’eau, se loger (méthode de construction et matériaux utilisés) à différentes échelles (ville, quartier, maison) en partant d’une ville type du 21e siècle ? Comment opérer une transformation urbanistique sans passer par une phase de « tabula rasa » ? Cette théorie a été conçue en imaginant ce processus comme un noyau de production indépendant qui pourrait alimenter d’autres villes au fonctionnement différent. Le projet n’est donc pas un modèle unique à répéter mais une pièce d’un puzzle plus complexe.
L'évolution de Biganos est représentée ci-dessus après cinq ans et soixante ans. Une ligne du temps synthétise les différents changements réalisés durant ces soixante années.
Gwenaëlle Di Piazza / Kamila Drsata / Ulises Castro Espinosa / Gergana Georgieva/ Annika Schuster / Vassil Vandov // Architectes